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TITUS TARTARE

Création 2004

D'Albert Ostermaier

Mise en scène Julien Fišera
Lumière Kelig Le Bars
Avec Clémence Bucher et Pierre-Félix Gravière

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©Julien Fišera

« Le jeune metteur en scène britannique place la parole au centre de son travail. Le texte qui s’apparente à un monologue, mis à part un court échange entre Lavinia et Titus, abonde en références obscures, à des actes de barbaries et de corruption. (...) Si le texte reste un peu énigmatique, nous ne sommes pas pour autant insensibles au jeu simple et poignant sans artifice ni mélodrame de Pierre-Félix Gravière qui déverse sur nous ce flot de paroles, comme dans une tentative de purification ultime. Il nous prend à témoin. »
LE BIEN PUBLIC

Auteur d’une dizaine de pièces, Albert Ostermaier est également poète et compositeur. Il s’attaque ici au temps fort de la barbarie, reprise de la tragédie shakespearienne Titus Andronicus et comme dans Macbeth, l’écriture est le lieu de l’« équivoque du démon », c’est-à-dire le champ du paradoxal et du polysémique. Le temps de la barbarie est celui du bouleversement des valeurs et de l’ordre normé des phrases. L’écriture d’Ostermaier, dans son rythme si particulier, y répond. Mais les mots fleuris sont ici des fleurs de la révolte.


Titus se présente comme une nouvelle figure de la modernité, empêtrée dans les mots. Les mots partagent le monde. Ce sont eux qui forment le terrain d’où nous sommes issus, eux qui nous donnent corps : « être un accident de mots », dit Titus. L’individu est par les mots. Mais la figure de Titus peut se lire aussi comme la représentation du communicant moderne, de celui à qui l’on demande d’aiguiser ces armes nouvelles que sont les mots.  Albert Ostermaier interroge le mode dramatique et réveille la fonction du spectateur, venu dérouler le fil de la parole.
 

L’auteur questionne dans cette oeuvre la notion d’intrigue comme celle de situation. Cette fable politique revient sur la trahison du pouvoir par les mots. L’auteur rejoint en cela des thématiques shakespeariennes, tout en traçant un pont avec le rêve d’un « acte sans paroles » cher à Samuel Beckett.

Production Théâtre Dijon Bourgogne - Centre Dramatique National
Créé au Festival Frictions, Théâtre Dijon Bourgogne

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